Rassemblement de soutien à deux inculpé-e-s anti-aéroport le 28 aout à 12h devant le tribunal de Saint Nazaire

Vu sur le site des occupant-e-s de la ZAD :

rassemblement le 28 aout à 12h devant le tribunal de Saint Nazaire

Répression de la lutte contre l’aéroport et son monde : Solidarité avec tous-tes les inculpé-e-s !

Le 21 juin 2012, des opposant-e-s à l’aéroport de Notre Dame Des Landes ont tenté de bloquer le déroulement d’une enquête publique préalable à la réalisation du projet d’Aéroport Grand Ouest. Rassemblement devant la mairie, blocage des entrées par des tracteurs et des serrures collées, occupation du toit ; des centaines de personnes marquaient ainsi leur opposition à ce projet mortifère contre lequel elles luttent depuis des années.

Ces enquêtes, au même titre que les réunions et débats publics, comités de quartier ou autres gadgets, font partie de la panoplie que la “démocratie” met à la disposition des décideurs et de leurs partenaires pour donner un air participatif à tous leurs projets déjà établis. Comme le disait Coluche, « la dictature, c’est : ferme ta gueule ! La démocratie, c’est : cause toujours ! ». Ces moments rituels ont pour objectif d’encadrer la contestation. L’État réussit ce tour de force de détourner la colère en créant des interlocuteurs respectueux de son pouvoir, en réduisant la contestation à une opinion qu’on archive dans les cahiers d’enquête pour mieux l’oublier.

Le 21 juin dernier, comme dans d’autres moments dans cette lutte, nous voulions agir. Mais comme à chaque fois que nos opinions deviennent des actes, il y avait en face la répression. Les flics ont chargé, blessé. Ils ont isolé des individus pour les broyer dans les rouages de la machine policière et pénale. Sylvain, interpellé sur place est accusé de “violence avec arme, en l’espèce un tracteur, sur personne dépositaire de l’autorité publique”. Un mois plus tard Clément était arrêté à son domicile et inculpé lui aussi pour “violence sur personne dépositaire de l’autorité publique”, et “refus de fichage ADN”. Les deux sont accusés d’ “attroupement après sommation”.

Aujourd’hui c’est Sylvain et Clément, demain, ça sera d’autres. Depuis le début de cette lutte, c’est 38 complices de notre résistance qui ont été traîné-e-s devant les tribunaux. Qu’illes soient coupables ou innocent-e-s importe peu, nous sommes solidaires de leurs actes et nous invitons une fois de plus à un…

RASSEMBLEMENT LE 28 AOÛT à 12h devant le tribunal de Saint Nazaire EN SOLIDARITÉ AVEC LES INCULPÉS DU 21 JUIN ET POUR L’ARRÊT IMMÉDIAT DU PROJET D’AÉROPORT.

On ne s’étonne pas de se retrouver devant un tribunal ; on sait que s’opposer à un projet voulu par l’État entraîne forcément à un moment ou un autre de se confronter à son appareil judiciaire et répressif. On sait que si l’État et la démocratie n’arrivent pas à faire accepter leurs projets à coup de débats participatifs, d’enquêtes publiques, de propagande, de pognon, et de passivité citoyenne, ils le feront avec la force armée de la police. Parce que leur démocratie comme leur justice ne servent qu’à défendre le profit des multinationales, enfin, de leurs PDG, actionnaires et complices politiques. C’est pourquoi, le mouvement ne peut pas se limiter à ce qui est autorisé ou toléré par le système judiciaire et policier, ce qui reviendrait, au fond, à abdiquer .

Que l’on lutte contre un projet industriel dévastateur, contre la fermeture de sa boîte, ou juste pour sa simple survie dans le monde marchand, nos résistances se heurtent systématiquement à la répression. Parce qu’il faut un code pénal impitoyable, un fichage systématique, des flics serviles, haineux et violents, des prisons toujours plus nombreuses, pour que nos opinions ne restent que des idées, pour que nos convictions ne restent que des postures, pour que nos rêves ne soient jamais réalité…

Nous sommes solidaires car pour bloquer le projet d’aéroport et combattre ce système, nous savons qu’il est nécessaire d’agir, et donc de désobéir. Nous appelons à poursuivre la lutte, à ne pas se laisser diviser ni intimider !

Parce qu’avec ou sans sommation, nous ne quitterons pas ce bocage !

Rendez-vous COVOITURAGE le 28 août à 11h : Place de la Poste à NDDL et arrêt Beauséjour à Nantes

Le rassemblement est organisé avec le soutien du comité antirépression issu de la lutte contre l’aéroport de NDDL

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L’utilisation de la psychiatrie comme outil de répression-Appel à soutenir un camarade au cours de son procès à Saint-Nazaire le 21/08 à Saint-Nazaire

Appel à soutenir Hugues, au cours de son procès, le mardi 21 Août à 14h au tribunal de Saint-Nazaire

En février 2012 , à Guémené Penfao, le propriétaire de Hugues L. l’accuse d’avoir ouvert un de ses appartements pour y loger des sans-abris. Accompagné d’un gros-bras, il débarque chez Hugues en représailles et le frappe, lui causant un jour d’ITT. Pour se défendre, Hugues menace ses agresseurs avec un marteau et une bombe lacrymo.
Suite à ça, le maire de Guémené et le Préfet de Loire-Atlantique ordonnent une ASPDRE (Admission en Soins Psychiatriques Demandée par un Représentant de l’Etat) pour Hugues, qui est donc enfermé à l’hôpital de Blain pendant 2 semaines.

En février 2012 , à Guémené Penfao, le propriétaire de Hugues L. l’accuse d’avoir ouvert un de ses appartements pour y loger des sans-abris. Accompagné d’un gros-bras, il débarque chez Hugues en représailles et le frappe, lui causant un jour d’ITT. Pour se défendre, Hugues menace ses agresseurs avec un marteau et une bombe lacrymo.
Suite à ça, le maire de Guémené et le Préfet de Loire-Atlantique ordonnent une ASPDRE (Admission en Soins Psychiatriques Demandée par un Représentant de l’Etat) pour Hugues, qui est donc enfermé à l’hôpital de Blain pendant 2 semaines.

L’utilisation de la psychiatrie comme outil de répression

Cette procédure provient de la loi du 5 juillet 2011, qui facilite les « soins » psychiatriques sans consentement : mise en place d’une « garde à vue » de 72h pendant laquelle la personne est enfermée sans aucun droit ; création d’un « casier psychiatrique » qui permet d’hospitaliser plus simplement des personnes à partir de leurs antécédents. La notion de « soins sans consentement » est créée : ainsi, même sans interner, il est maintenant possible de forcer quelqu’un-e à suivre un traitement, par la contrainte physique si nécessaire.

D’autres cas d’application de cette hospitalisation psychiatrique facilitée ont été dénoncés.
Un écologiste contestant une décision municipale à Loupian (Hérault) en s’enchaînant aux grilles de la mairie, a été interné à l’isolement pendant 10 jours, en mars 2012, à la demande du maire. Pour un maire, même pas besoin d’une expertise psychiatrique pour faire interner : un simple avis médical du médecin du coin suffit. En avril 2012, une femme réagissant à l’immobilisation brutale d’un patient à l’hôpital de Valence a été internée 3 semaines sans droit de visite. Ces exemples montrent bien que cela peut arriver à n’importe qui : pour un acte quelconque de contestation, il est possible de se retrouver enfermé 15 jours en psychiatrie. L’augmentation fulgurante de l’utilisation de cette nouvelle loi, avec 30000 saisines en 6 mois1, ne nous rassure pas.

La psychiatrie est utilisée ici comme un instrument de répression de la contestation. Les troubles diagnostiqués par le médecin ayant suivi Hugues sont les suivants : « fausseté du jugement », « psychorigidité », « idéalisme passionné ». Selon nous, il s’agit simplement d’un point de vue entrant en contradiction avec l’ordre établi, qui relève plus d’une position politique que de « troubles pathologiques ».
En conflit avec son propriétaire, Hugues a été interné comme il aurait pût être arrêté par la police et placé en garde-à-vue.

C’est Hugues qui a passé 15 jours enfermé. Son propriétaire violent, lui, n’a nullement été inquiété. On voit ici un parfait exemple de répression qui protège les intérêts de ceux qui possèdent et ceux qui ont le pouvoir. Ce qui est reproché à Hugues, c’est d’avoir ouvert la porte d’un logement laissé à l’abandon, pour aider des gens à la rue. Par cette intention, Hugues se retrouve confronté à son propriétaire d’abord, qui vient l’agresser physiquement ; puis au maire de sa commune, soutenu par le préfet, qui le font interner ; et enfin à la justice qui le poursuit pour « dégradation de porte » et « violence ».

Soyons toutes et tous le 21 Août à 14h au tribunal de grande instance de Saint-Nazaire pour le soutenir !

Un arsenal répressif toujours croissant

Avec la multiplication des lois sécuritaires, nous allons de plus en plus vers un système de contrôle.
De plus en plus de comportements sont interdits, et donc illégaux : des nouveaux délits sont créés, comme le « racolage passif », la « mendicité agressive », le « téléchargement illégal », les « rassemblements dans un hall d’immeuble ». etc. C’est donc des personnes qui ne rentraient pas jusque là dans la catégorie « délinquants » qui se retrouvent face à la police puis à la justice. C’est aussi l’augmentation du nombre de poursuites pour certains délits mineurs : ainsi, les procès pour « refus du prélèvement d’ADN » fleurissent et donnent lieu à de nombreuses condamnations. De plus en plus de gens peuvent être « coupables » et se trouver en prise avec l’appareil répressif.

De l’autre côté, on augmente le potentiel des structures d’enfermement : les nouvelles prisons poussent comme des champignons, donc de plus en plus de places pour enfermer de plus en plus de gens. On nous dit qu’on construit de nouvelles taules pour lutter contre la surpopulation carcérale. Ce n’est pas vrai : les prisons seront toujours pleines à craquer puisqu’on enferme toujours plus, toujours plus longtemps. Ainsi en février 2012, l’assemblée nationale a voté la construction de 24000 places supplémentaires.
Dans le même mouvement, on met en place des systèmes de « prison à la maison » : ainsi le nombre de places en prison n’est plus un obstacle, puisqu’avec le contrôle judiciaire on peut maintenir sous contrôle sous bracelet électronique, avec obligation de pointer, interdiction de quitter un certain territoire, etc.
Fleurissent aussi d’autres structures d’enfermement : EPM (Établissement Pénitentiaire pour Mineurs) pour les 13-18 ans ; CRA (Centre de Rétention Administratif) pour les sans-papiers, dont le seul délit est d’être en situation irrégulière.

Au système carcéral vient s’ajouter le système psychiatrique : de même qu’il y a de plus en plus de délits, il y a de plus en plus de maladies mentales recensées : la liste des « troubles » pouvant justifier un enfermement psychiatrique s’allonge. Et de plus en plus, les personnes suivies en psychiatrie sont présentées comme « dangereuses ». En même temps, les procédures s’allègent : hospitalisations facilitées et possibilité de contrôler même en dehors avec les soins sans consentement à domicile. Ainsi, des personnes en retard à leur rendez-vous pour prendre leur traitement se sont vues accueillies par la police pour les y conduire.

Dans tous les cas, c’est l’État qui décide de qui est enfermé et jugé « dangereux ». Mais qui dérange l’État ? Plutôt pas les patrons, les propriétaires, ceux qui dirigent. Ceux/celles qu’on poursuit ou qu’on enferme ne sont pas celles/ceux qui font tourner la machine, mais qui cherchent des stratégies de survie : celles qui volent de la bouffe, ceux qui bidouillent leurs déclarations à la CAF pour avoir un peu plus que pas assez, celles qui trafiquent leur compteur pour alléger la note d’électricité, ceux qui occupent des maisons sans droit ni titre ou arrêtent de payer leur loyer, celles qui protestent contre ce système un peu trop fort, ceux qui sont là mais n’ont pas les bons papiers d’identité, celles qui sont jugées « anormales », etc.

La nouvelle mode est aux discours sur l’« humanité » de l’enfermement, en critiquant les conditions matérielles et en en développant d’autres, sans jamais remettre en question sa logique même. Être enfermé-e à domicile avec un bracelet électronique ou devoir pointer au commissariat toutes les 2 semaines n’a rien d’« humain ». C’est par contre une manière plus rentable pour les institutions de contrôler un nombre de plus en plus grand de personnes.

Cette politique sécuritaire est à première vue difficile à critiquer, car elle se présente comme réponse à des faits divers instrumentalisés de manière à générer peur et indignation. C’est ce qui s’est passé pour la nouvelle loi sur les soins psychiatriques sous contrainte : à un fait isolé surmédiatisé d’agression d’une infirmière par un psychiatrisé, on répond par une loi qui renforce les possibilités d’enfermer en psychiatrie pour toute la population. Si le but de l’État est de prévenir tout comportement socialement déviant, son seul moyen est d’instaurer le contrôle total de la population.

NOUS NE VOULONS PAS D’UNE SOCIETE DE CONTROLE !

Comité de Soutien Aux Inculpé-e-s Anti-aéroport / Comité Anti-Répression – csia@riseup.net

https://soutieninculpeesnddl.wordpress.com/

L’appel en PDF :

L’utilisation de la psychiatrie comme outil de répression-Appel à soutenir un camarade

 

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Retour sur le week-end de résistance du Chefresnes.Temoignage d’une personne blessée le 24 juin à Montabot dans le cadre de la lutte anti-THT Cotentin-Maine

Reçu par mailing list (texte à diffuser massivement autour de vous car ce témoignage est important) :

Posté là : https://nantes.indymedia.org/article/25907

Derrière l’urgence, la bêtise. Retour sur le week-end de résistance du Chefresnes.

Avancer en ayant oublié sa tête c’est revenir en ayant perdu un bras.

Laisser place à la fragilité ou tout détruire.

Je me suis fait tirée dessus par un flic.
J’ai 15 impacts de métal dans le corps et ils y resteront ; la jambe, l’os
du genoux, le vagin, le sein, le bras. Le nerf de mon bras droit a été
sectionné, on a du opérer. Dans un an peut être je retrouverai ses
capacités.

J’écris pour qu’”on” ne puisse pas dire qu”on” ne savait pas. Qui veut
savoir sait.
J’écris pour qu’on arrête de nous censurer, frapper, enfermer, tuer
derrière une soit disant démocratie et un soit disant état de droit.
J’écris parce que je n’en peux plus qu’on renvoie les violences aux pays
lointains et pauvres en se décharge lâchement des questions
révolutionnaires qui se posent en tunisie, en lybie, en Egypte, en Syrie
… disant qu’en France c’est pas la même, qu’en France c’est différent,
et même pire…
Ecrire parce qu”à 20ans j’ai subie, vu et entendu trop de violences
policières derrière des vitrines de mensonges et de propagande marchande.
Écrire parce qu’il m’est insupportable de sentir cette boule d’angoisse
dans mon ventre quand je croise un flic, et ce brouillard de solitude et
d’impuissance face au système policier.
Écrire faute hurler que ça ne peut plus durer, et de prendre acte.
Ecrire parce que la liberté dans la civilisation occidentale est un
mensonges meurtrier.
Ecrire parce qu’il y a trop de silences et de mensonges sur la répression,
sur nos luttes, sur les dangers du nucléaire, entre autre, sur la violence
du système.

Cette fois-ci, ça s’est passé au Chefresne, une commune qui résiste à
l’implantation d’une ligne très haute tension de 170 km de long (cette
ligne participe à la création d’un gigantesque réseau de circulation
d’information mondial, avec non seulement vente d’électricité mais aussi
contrôle des populations et automatisation de leurs échanges avec
l’administration centrale. Le courant électrique sera produit par des
éoliennes en mer du Nord, par des centrales nucléaires comme l’EPR de
Flamanville, mais aussi mécaniquement par les trois réacteurs de Tricastin
qui sont maintenant libérés de l’alimentation électrique de l’usine
Eurodif qui a fermée ; http://antitht.noblogs.org/255 )
Mais je porte en mois bien des blessés, bien des morts, bien des non dits,
pas qu’en France, pas qu’ailleurs .
Je porte en moi des prisons pleines et je sais les impunités à répétions
pour les bourreaux légitimes.
Amin Bentounsi a été assasiné le 21 avril par balle, dans le dos, et suite
à ça des policiers manifestent armés, en uniforme, revendiquant le droit
de tuer en prevention.
Depuis leur mise en services le flash ball, les grenades assourdissantes
et celles de desenclerment ont fait beaucoup de blessés, des oeils perdus,
des plaies, des handicaps, des morts; personne n’a gagné devant la
justice.
Je sais des villes de plus en plus sécuritaires, un arsenal juridique de
plus en plus liberticide, le perfectionnement du contrôle de la population
en meme temps que celui des frontières.
J’écris parce que j’en ai marre qu’on me demmande si “ça va”. A ceux à qui
j’ai dit “oui”, la politesse ou l’habitude.
bref.

Nous nous sommes fait tirés dessus sous des pylones THT qui pullulent dans
la campagne, dans un désastre mondial qui menace de péter à tout moment et
dans lequel on nous voudraient civilisé, passif. Nous, à force, dépossédés
de presque tout; de notre histoire, de son sens, du langage, de
l’information, de nos corps, de nos désirs, de notre temps, de nos vies.
Alors qu’on nous voudraient inoffensifs, craintifs, non violents, je ne
veux pas qu’on me parle comme à “la malade”, qu’on m’infantilise, qu’on me
plaigne. J’ai besoin qu’on prenne soin des uns des autres, pour durer,
j’ai besoin qu’on riposte aussi. J’ai besoin, pour guérir, d’un système
sans flics, sans pouvoir.
Oui, tenons compte des dégâts d’un fragment de guerre sociale explicite,
de son lot de douleurs et de violence, mais n’abandonne pas, organisons
nous. Ce qui ne tue pas rend plus fort parait-il, à condition de ne pas se
mentir.

Vous voulez des détails? Les mass-médias sont venus dans ma chambre
d’hôpital avant l’opération. Un médecin généraliste, présent sur le camps,
avait témoigné des violences policières et de l’utilisation d’armes de
guerre ( grenades de Dé-encerclement, grenade assourdissantes, gaz
lacrymogène, matraque…) laissant de nombreux blessés. Il avait été
formidable sur le camps mais là il arrivait géné ; les mouches à merde du
pouvoir, autrement dit les journalistes, voulaient filmer les impacts de
métal dans les corps pour diffuser le témoignage. Pas d’image, pas de
parole, c’était leur chantage. Ils restèrent une heure dans la chambre,
tentant de se défendre de la bassesse de leur journaux (voir les revues de
presse sur : http://www.percysoustension.fr )et de leur démarche.
En voyant, sans surprise, ce qui en sort, un rectificatif s’impose.

L’avancée des travaux de la ligne rend plus qu’urgente et nécessaire une
résistance concrète et de terminée sur les infrastructures.
“Il est maintenant évident et nécessaire, vu ce que nous imposent les
pylônes dressés sur nos terres, que beaucoup de personnes sentent l’envie
en eux d’agir directement contre ce maillon faible de l’industrie
nucléaire vu l’inacceptable répression des opposants, les droits
fondamentaux des personnes bafoués, les humiliations qu’inflige RTE à la
population.” (extrait de l’appel tous au chefrenes, wk de resistance;
http://www.stop-tht.org/)

Ces lignes participent à la dépossession de nos vies et s’imposent avec la
même arrogance et le même fascisme que l’aéroport à Notre Dame des Lande,
le tgv entre Lyon et Turin, la centrale à gaz au Finistère, les
éco-quartiers dans nos villes gentrifiées ou encore que les prisons à
visages humains, belle image de l’hypocrisie du merdier actuel.
Alors d’où vient la violence?

On le sait et on peut s’en indigner après coups, mais il est important de
le rappeller : les appels publiques de rencontres ou d’action entrainent
inévitablement un énorme déploiement du dispositif policier: Occupation
policière et militaire du territoire, contrôle et fouilles de ceux qui y
passent, surveillance (hélicoptères, dispositif d’écoute), renforts
entrainés au terrain ( dans le cas du Chefresne, la spig, les garde mobile
de blain, entrainé sur la lutte de notre dame des landes). ILs étaient
plus de 500 armés sous les pressions d’une préfecture traumatisée par
Valognes (ou la perte de la maitrise d’un territoire.)
Leur volonté semble clair : casser le mouvement, faire mal, physiquement
et moralement.

Alors que les mass-media construisent méticuleusement la figure du
dangereux radical qui veut en finir (avec on ne sait quoi) et qui vient de
loin pour ça ( figure menaçante et complètement dépolitisée), ils passent
sous silence les luttes et la répression croissante qu’elles subissent. Un
territoire qui résiste est souvent occupé militairement, comme on le voit
au Chefresne, à Notre Dame des Landes ou encore au Val de Suse; Sur fond
d’expropriation, d’expulsions se déroulent quotidiennement les pressions
psychologiques, financières, judiciaires et policières. Derrière la soit
disant liberté de penser: l’interdiction d’agir. On nous tanne d’être non
violent sous une violence croissante.

Le 24 juin, une manifestation est partie vers le château d’eau, lieu de
rencontres et de résistances, expulsé le mercredi 20 juin. Un autre
cortège, dont je faisait partie, est allé en direction des pylônes (deux
debout et un encore au sol). Il est difficile de dire s’il faut
définitivement abandonner toute action de masse annoncée, si c’était un
casse pipe d’aller à ce qui ne serait qu’affrontement anticipé par des
flics mieux équipés, de se dire que la peur l’envie d’annuler était
presente la veille et le matin et qu’elle était peut être sagesse. Il
semble important de questionner nos mode de prise de descision dans des
moments d’urgence et de “spectacle” comme celui-ci. “La marche pour
l’honneur” mentionné dans un retour (lien ci dessus) laisse un triste
arrière gout de ces armées de déja-vaincus avançant vers leur perte. Etre
transversales, imprévisibles, inattendus pour ne pas devoir devenir force
militaire… Un ami me dit après coup ” cette fois encore on est pas passé
loin de la mort, un d’entre nous aurait pu y rester”.
Dans la campagne grise de gaz nous n’avions pas le rapport de force ou
l’intelligence nécessaire pour ne pas se faire repousser assez rapidement
et violemment vers le camp. On entendait des détonations, des cris et sur
la dernière charge les regards que je croisais étaient effrayés ou
souffrants. Les lignes de flics, en entendant “il y a des blessés, du
calme” se sont mis a charger en gueulant et tirant. Après avoir eu
l’impression de bruler, j’ai eu celle de perde mon bras, puis la peur
qu’ils nous tirent dans le dos ou qu’ils arrêtent. Quelqu’un m’a saisit et
m’a sortie de là.
A ceux qui disent que la guerre est finie, je leur dis qu’elle est
latente, cachée, mais qu’on peut compter nos morts, pour ne pas les
oublier. Un opposant est passé il y a quelque années sous un train castor
qu’il a voulu bloquer en s’enchainant sur la voie. D’autres y ont laissé
leur tendons, brulé par la disque use des flics qui voulaient les enlever,
d’autres … la liste est incomplète. Combien de morts par le nucléaire, de
Hiroshima à Fukushima en passant par ceux qu’on cache chez nous, combien
de tonnes de déchets qui s’entassent, combien d’irradiés, et combien de
faux débats démocratiques?

Là, c’était une tente médic pleine de blessés. Tristement mais
efficacement les gestes et les réflexes se mettent en place : soigner dans
l’urgence, maitriser sa douleur et accompagner celle des autres, évacuer
malgré les barrages de polices, éviter celui qui bloquaient l’accès à
l’hopital de st Lo, attendre deseperement les pompiers bloqués, subir la
réquisition d’un de leurs véhicules pour évacuer un policier égratigné au
détriment d’une fille risquant de perdre la vue …

En arrivant à l’hopital, je raconte tous ça en montrant mon corps mutilé.
On s’indigne, on s’énerve, on déplore dans le service hospitalier pas
familier des violences policière de la France de 2012. Certains auraient
voulu aller à la manifestation mais travaillaient, certains m’ont dit en
levant le poing de continuer la lutte, d’autres n’en revenait pas,
quelqu’un m’a dit “nous avons fait la guerre en Normandie, on sait ce que
c’est”. J’ai au téléphone un responsable de l’accessibilité des soins de
l’hôpital de st Lo ( par rapport au barrage, deux fourgons et une lignes
de garde mobile sur la route-sur la voie d’accès au CHU). Je répète, je
dis que les pompiers n’arrivent pas à accéder au camp, il me répond qu’il
fait ce qu’il peut. Il ajoute surtout qu’il reçoit, depuis le matin, des
pressions de la préfecture pour avoir le nom et la nature des lésions des
blessés du Chefresne. Il m’assure que le secret médical ne permet aucune
fuite. Je lui dit de tenir face aux pressions et je le remercie pour cela.

Je serai transférée et opérée. Je vous passe les moments où, dans cette
chambre, j’ai eu l’impression d’être en taule ou que j’ai craint l’arrivée
des flics, les moments où l’étonnement des gens me donnait envie de leur
dire mais ouvre les yeux et informe toi, l’inquiétude pour ceux resté au
camps, l’envie de parler avec tous ceux qui ont vécu ce moment, l’envie de
dire que je n’en veux qu’aux flics, l’envie de casser la télé ou d’occuper
le plateau au moment des infos régionales…

Je sais juste qu’un moment me hante; cette heure entière où, mon bras
anesthésié dans la salle d’attente du bloc opératoire, je n’ai pu
m’empêcher et m’arrêter de pleurer. Pas que mon bras, pas que ces éclats,
pas que le stress, mais la détresse de se savoir partie prenante d’une
guerre pacifiée et dont les raisons comme les conséquences ne resteront
connus que d’un petit nombre de camarades, noyées dans une indifférence
générale.

J’ai une grosse question dans la gorge, que faire maintenant par rapport à
cette violence policière. Je sais que je n’ai rien à attendre de cette
justice de classe sinon une tribune ou une médiatisation du problème. Et
encore. Je la sais quotidienne cette violence. Je nous sais nombreux
enragés. Je nous sais un peu seuls et démunis aussi.
Déjà j’en profite pour affirmer que ce n’est pas être violent que d’aller
avec casque masque à gaz et protection en manifestation, c’est la
condition de notre survie physique.
Ensuite qu’il nous faudra être plus intelligents que la police, que leur
juges, que leur infiltrés, que leur système de contrôle.
Et pour finir que j’aimerai bien qu’on ne laisse pas faire parce que l’on
sait, car “qui ça étonne encore”, les violences policières sont entrées
dans la réalité et la banalité du politique.
Amal Bentounsi appelait à un mouvement national contre le permis de tuer
pour la police, j’appelle à une insurrection internationale contre la
police, ce qu’elle nous inflige, contre ce qu’elle défend, contre ceux à
qui elle sert.
C’est facile d’écrire mais on ne sait jamais que ça soit lu.

A bientot

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Compte-rendu du procès des cinq inculpé-e-s anti-aéroport, rendu le 27 Juin (procès qui s’est tenu le 16 Mai)

Pour une mise en contexte, vous pouvez aller ici où vous trouverez de nombreux textes dénonçant la rafle et la répression qu’ont subi les inculpé-e-s :

http://wp.me/P27Pgv-e

Lire aussi l’appel au soutien des cinq inculpé-e-s lors de la tenue de leur procès :

http://wp.me/p27Pgv-4j

Pénal : La cour a rejeté les exceptions de nullité soulevées par la défense. Elle a requalifié les dégradations en « détériorations causant un dommage léger ». Ce sont des contraventions de 5ème classe :amende de 350 euros pour chacun.

ADN : refus puni de 500 euros avec sursis pour trois des inculpé-e-s et de 200 euros ferme pour un autre.

Civil : l’action est jugée recevable. Condamnation à verser 2631, 20 euros + 500 euros au titre de la procédure, soit 3131, 20 euros, solidairement.

Vinci réclamait environ 26 000 euros de dédommagements pour une vitre peinturlurée de fumier !

Si vous souhaitez soutenir les inculpé-e-s et le comité de soutien, vous pouvez envoyer un don à cette adresse :

Comité de soutien aux inculpées

Le Gué

44220 Couëron

Le terrorisme d’état ne passera pas !

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[Justice de classe] Un récit partiel du procès du 16 mai des cinq paysan-ne-s inculpé-e-s dans le cadre de la lutte contre l’aéroport de NDDL

Témoignage d’un-e camarade venu-e en soutien aux inculpé-e-s :

Le récit du procès du 16 mai à Nantes suite à une action menée le 20 octobre contre la destruction des terres agricoles et le projet d’aéroport devant les locaux de VINCI. Le plaidoyer politique va-t-il toucher Madame la juge?

Tout d’abord, j’aimerais dire que les inculpés, convoqués à 14h sont passés à 18h30… Nous étions une petite centaine à attendre, qui devant le palais de justice qui à l’intérieur pour ceux qui avaient pu rentrer et qui n’osaient sortir de peur de ne pas pouvoir rentrer lors de l’audience.
Quatre heures trente d’attente donc, pour un procès qui avait déjà été reporté… Mais cela ne choque plus personne car ce qu’on appelle encore par habitude « la justice » en France ne s’exerce plus que comme cela. Le but étant aussi dans ce cas probablement de décourager la solidarité. Nous n’étions plus qu’une quarantaine lors de l’ouverture de l’audience mais cela à suffit tout de même à remplir la salle.
Autre détail : les micros étaient bel et bien branchés devant le juge mais pas devant les accusés et le niveau sonore était si faible qu’il était très difficile d’entendre, y compris depuis le premier rang.
La première chose qui paraît évidente lors d’un procès tel que celui là, c’est le hiatus qui existe entre les motivations politiques des accusés et le cadre juridique.
Comment un juge peut-il apprécier un mobile politique ? Il n’y a pas de jurés, seulement une bureaucratie juridique qui ne se préoccupe que du code pénal.
Concrètement, cinq paysans sont accusés d’avoir jeté du fumier sur les fenêtres des bureaux de VINCI, et, bien plus grave du point de vue de cette justice, d’avoir refusé pour quatre d’entre-eux le prélèvement ADN.
Les paysans expliquent que les faits qui leur sont reprochés font partie des formes d’action traditionnelle des luttes paysannes : action « coup de poing », expression vers les responsables, rassemblement et grève de la faim.
Deux « témoins de moralité » vont passer à la barre. Un cadre de la conf va expliquer que ces actions sont comparables aux luttes anti OGM qui ont été reconnues légitimes. Heureusement qu’il est là car les avocats n’ont pas grand chose à dire à part, et c’est leur dada, s’occuper des vices de procédure. Il y a une différence, explique t-il à la juge entre vandalisme et « faire pression ». La juge s’ennuie visiblement, pour elle ce n’est juste qu’un moment à passer qu’elle devait bien avoir prévu mais elle demande qu’on abrège ces « considérations générales » : « recentrons sur la personnalité des accusés ». Le témoin insiste : Ils pratiquent la sobriété, leur vision de la société qui n’est pas productiviste, ils font partie d’un mouvement, il y a eu des atteintes plus graves etc…
Mais pour qui parle-t-il ? Pas pour la salle, unanimement convaincue de l’injustice, pas pour la presse totalement absente, pas pour la procureur générale qui compulse mollement son code pénal en attendant que cela soit son tour. La question reste entière. On a le sentiment que cela est plutôt de l’ordre du rituel, une mise en scène où chacun joue son rôle et dont on connaît l’issue.
La juge est préoccupé par une question essentielle qui va revenir souvent et pour chacun des accusés : était-ce de la colère ou une action réfléchie ? Les accusés chacun leur tour vont répondre que c’était murement réfléchi (évidemment, tout cela est préparé).
Mais le cœur du problème pour Madame la Juge ce n’est ni l’aéroport, on s’en doute, ni les convictions politiques des accusés, ni même d’estimer la gravité de leur « méfait », le problème c’est le fumier et accessoirement les œufs, leur provenance, quelle direction ont pris les projectiles lancés par les paysans.
Qui a décidé d’apporter le fumier, et comment ? Avec des fourches ou dans une brouette ? – Il était juste là Madame la juge. Un rire léger et discret parcoure l’assistance mais pas question de rigoler, la juge menace de faire évacuer la salle.
Comment avez-vous pris le fumier ? A pleine main ? Comment l’avez-vous lancé exactement ? A quelle hauteur ?
Malgré notre inquiétude sur l’issu du procès, je pense que tout le monde avait le sentiment d’assister à une pièce de théâtre des plus comiques.
Et le spectacle n’était pas seulement dans la salle puisque qu’il a été agrémenté d’un film. Un film réalisé par les gentils employés de VINCI se trouvant derrière les vitres…. Même dans la délation l’image devient omniprésente et nous avons du regarder, sans de problème technique comme avec le son, le lancé plus ou moins précis des paysans sur quatre écrans disposés en hauteur et en direction de la salle.
Du coup, la juge, à l’aide la souri, nous montre les traces d’œufs, de fumier et accessoirement de peinture de couleur sur les vitres. Vive le progrès !
Un autre point arrive alors sur le tapis : « Pourquoi aviez-vous une capuche sur la tête avec le cordon entre les dents ? » demande la juge. « Pour me protéger du fumier » répond l’accusé.
(rire, menace d’évacuation)
Vient ensuite le tour attendu de l’avocat de VINCI. Il ne connait apparemment pas son dossier qu’on vient de lui refiler : le devis de « réparation » est passé de quarante mille euros à vingt six milles. Pas de facture, pas de constat d’huissier, mais le devis précise que le nettoyage a été effectué avec des produits solvants bio (rire, menace d’évacuation)…
Il est vingt heures et je dois quitter la salle… Une dernière chose : On a retrouvé des traces d’ADN d’une personne à proximité du fumier, ce qui fait planer la perspective d’une nouvelle accusation de jet de fumier… preuve, une fois de plus, que les paysans qui ont refusé le prélèvement ont eu raison de le faire.
J’ai malheureusement raté l’intervention du procureur général.
Le délibéré du procès se tiendra le mercredi 27 juin à 14h.

Si vous connaissez la suite de l’histoire merci de la poster ici.
En revanche, j’en ai assez vu pour affirmer que ces procès sont une véritable mascarade, complètement dérisoire par rapport aux véritables enjeux et que je comprends les personnes qui refusent de se défendre.

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Le 16 mai à Nantes, rassemblons-nous en soutien aux cinq inculpé-e-s raflé-e-s dans la lutte contre l’aéroport de NDDL !

MISE A JOUR IMPORTANTE :

Le délibéré du procès se tiendra le mercredi 27 juin à 14h.

De nombreux/ses personnes se sont déplacées le 16 mai pour soutenir les inculpé-e-s et dénoncer la criminalisation des luttes et mouvements sociaux. Plus de 300 personnes se sont ainsi déplacé-e-s tout au long de la journée.

Merci à toutes et à tous !

Plus d’infos très bientôt sur la suite de la mobilisation autour des cinq paysan-ne-s inculpé-e-s et de cette journée du 16 mai.

Le tract en PDF : tract 16 mai

Le tract en version directement imprimable en format tract :

(cliquez sur l’image avec le clic droit puis aller sur enregistrez-sous l’image et vous l’aurez sur votre ordi) :

Le tract en version PDF de moins bonne qualité :

tract soutien aux inculpées anti-aéroport-rassemblement 16 mai

Un communiqué de soutien aux inculpé-e-s qui avait été lu devant le siège de Vinci à Coueron le 15/12/2011, et qui donne des infos complémentaires :

http://wp.me/p27Pgv-6

Différentes réactions à la rafle de Vinci écrites au mois de décembre par différentes composantes de la lutte :

http://wp.me/P27Pgv-e

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Soutenir financièrement les inculpé-e-s et le comité

Pour soutenir financièrement les inculpé-e-s et les actions du comité de soutien (tracts, affiches…), vous pouvez envoyer vos dons à cette adresse (et à l’ordre du comité de soutien aux inculpé-e-s anti-aéroport) :

Comité de soutien aux inculpées

Le Gué

44220 Couëron

Mais rien ne remplace la présence humaine, car le combat contre la répression peut parfois prendre pas mal de temps et d’énergie et prend toute sa force dans une solidarité active et multiple.

Vous êtes ainsi les bienvenu-e-s aux réunions hebdomadaires du comité de soutien, c’est à dire tous les mardis à 20h30 à B17 (17, rue Paul Bellamy à Nantes, au fond de la cour).

Le terrorisme d’état ne passera pas !

Solidarité face à la répression !

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Communiqué du comité de soutien aux inculpé-e-s du 1er décembre lu devant le siège de Vinci à Couëron, le 15/12/11…

…lors d’un rassemblement de soutien aux inculpé-e-s.

Face à la métropolisation du territoire entre Nantes et Saint-Nazaire, et alors que le schéma de cohérence territoriale prévoit l’urbanisation de tous les alentours des bourgs en transformant des terres agricoles en terrain constructible, nous tenons à affirmer notre désaccord avec cette politique.

Ainsi, selon l’INSEE, le bétonnage actuel du territoire a déjà engendré la perte de plus 15000 ha de terres entre l’année 1995 et 2003, dont plus de la moitié de terres agricoles.

Tandis qu’un projet d’aménagement du teritoire au simple niveau de la communauté de communes d’erdres et gesvres (territoire où s’implanterait l’aéroport de NDDL) prévoit l’artificialisation de plus de 15000 ha de terres agricoles en 50 ans. Et ce sur les 35 000 ha de terres agricoles que comptent actuellement la CCEG !*

Nous vous laissons effectuer la recherche du nombre de terres agricoles qui disparaitront sur tout le 44 d’ici 50 ans, grâce à leur projets mégalos de dévellopement économique.

Les enquêtes publiques et autre forme de démocratie participative nous apparaissent comme étant une véritable hypocrisie. Sous prétexte de consultation de la population, les autorités tentent de nous faire avaler des décisions d’aménagement du territoire déjà arrêtés, et qui ne sont ensuite modifiés que pour mieux les esthétiser.

C’est, entre autre, pour ces raisons que nous avons décidé de nous rendre au siège de Vinci le 20 octobre en manifestation. Du fumier et des oeufs de peinture ont alors été lancés sur la facade de Vinci, afin de dénoncer ce cynisme de la consultation citoyenne qui cache une véritable recherche de prestige et de profit . Une occupation militante du siège de cette multinationale a aussi été effectué pour distribuer des tracts aux employé-e-s de cette dernière, et discuter avec les employé-e-s de leur participation directe/indirecte à ces projets destructeurs.

Suite à une plainte de Vinci concernant cette manifestation, 6 opposants-es ont été raflés et placés en garde à vue le Jeudi 1er Décembre à partir de 6h du matin. La plainte concerne la dégradation extérieure du local devant lequel nous nous trouvons. Le simple jet d’œufs de peinture et de fumier sur les vitres aurait ainsi irrité cette multinationale aux mains sales (pléonasme?).

Rappelons tout de même, que Vinci, qui se place en victime, est leader mondial de la construction, et que leur chiffre d’affaires s’élève à 34,8 milliards d’euros en 2010.

De plus, Vinci occasionne des dégâts considérablessur l’environnement, sur la santé de ses ouvrier-ères, sur la vie de nos campagnes par le bétonnage à grande échelle… et cela ne devrait pas nous irriter ?

Combien coûte la misère qui en découle ? A combien chiffrent-ils les vies sacrifiées d’opposants-es à leurs projets mégalos que ce soit en Russie contre le projet d’autoroute à Khimki ou encore au Niger contre les mines d’uranium.

Les autorités publiques ont choisi de défendre les intérêts de Vinci en déployant des moyens qui s’apparentent à un véritable terrorisme d’état; comme le prouve l’ampleur de cette opération de répression, ainsi que les multiples arrestations en série qui se déroulent dans le 44 depuis quelques mois.

Alors qu’une simple convocation suffisait pour interroger les personnes arrêtées, ce ne sont pas moins que 43 véhicules de police et de gendarmerie qui ont été mobilisé (2 cars, des fourgons, des voitures de la BAC et un hélicoptère). La brigade d’intervention de Nantes était prête à défoncer au bélier la porte d’une famille pour arrêter le fils de 22 ans, ou casser un carreau pour entrer en force chez des militants ayant une implication politique publique de longue date.

Au cours des interrogatoires deux jeunes femmes ont dû se déshabiller pour être photographiées en sous-vêtements sous prétexte d’identification de tatouages (!), et certaines personnes arrêtés ont été poursuivi pour refus de prélèvement d’ADN. Prélèvement qui sert avant tout à ficher toute personne contestant la politique des autorités.

Pour une simple action de barbouillage de fenêtres, les inculpé-es ont reçu la menace d’effectuer de la détention préventive jusqu’à la date du procès, le 13 Février 2012, s’ils ne reconnaissaient pas les faits. Cette méthode d’intimidation et d’extorsion d’aveux n’a rien à envier aux régimes autoritaires.

Enfin, pourquoi n’avoir arrêté que des paysan-ne-s, alors que les participant-e-s venaient de toute l’agglomération nantaise et de ses environs. Les autorités chercheraient-elles à saper le possible appui logistique, politique et humain des paysan-ne-s à cette lutte ?

Nous, militant-e-s du comité de soutien aux personnes inculpé-e-s, avons donc décidé de dénoncer publiquement cette arrestation et la gravité des accusations, en retournant sur ces lieux et en vous y invitant.

Par ce rassemblement, nous souhaitons aussi montrer à Vinci et aux autorités locales que nous n’acceptons pas leur tactique d’intimidation !

De plus, nous, comité de soutien aux personnes arrêtées le 1er décembre, sommes conscients que cette rafle, ainsi que les prochains procès visant d’autres opposants et opposantes à l’aéroport, ne font qu’illustrer localement une politique répressive hexagonale:

・procès à Paris début janvier de six personnes solidaires des sans-papier

・arrestation le 15 nov. et détention préventive de 4 Toulousains soupçonnés de dégradations au siège de la PJJ contre l’enfermement des mineurs.

・procès de six antinucléaires à Cherbourg pour la tentative d’arrêt du train Castor le 23 nov.

・violences policières à Nantes contre l’ouverture d’une Maison des Chômeurs le 19 nov.

・garde à vue de 47 personnes et inculpation de X personnes à Poitiers le 23 nov.

Alors que les mesures d’austérité annoncées ces dernières semaines promettent une vie de plus en plus dure aux pauvres, la police et la justice servent à intimider et casser toute tentative collective de protestation, de refus et de résistance. Cette police et cette justice de classe imposent la tolérance zéro aux réfractaires, alors que les riches et les puissants mènent la société à l’impasse.

Nous ne cesserons de dénoncer la collusion entre les intérêts privés et politiciens, et ce au détriment de l’intérêt collectif ! Nous continuerons à lutter contre le bétonnage des terres agricoles, la destruction de nos espaces de vies, l’urbanisation à outrance et contre le projet d’aéroport de NDDL.

Ne les laissons plus décider de nos vies! Vinci, autres multinationales et les décideurs mégalos doivent sans cesse entendre parler de nous ! Il n’est jamais trop tard pour entrer en résistance !

Le comité de soutien aux inculpé-e-s du 1er décembre, ce 15/12/2011.

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Une affiche de soutien aux inculpé-e-s à coller près de chez vous.

En format PDF pour impression et diffusion :

affiche soutien inculpé-e-s

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Le 3 mai à Nantes, montrons notre soutien aux inculpé-e-s du square mercoeur !

Le 3 mai à midi au square Mercoeur à Nantes, appel à un rassemblement de soutien à des camarades inculpé-e-s dans le cadre de la lutte contre l’aéroport de NDDL.

Rappel des faits :

Vendredi 2 septembre, square Mercoeur
(en face du Bouffay à Nantes) :

Une dizaine de personnes se sont perché-e-s dans les arbres, soutenu-e-s par d’autres militante-s resté-e-s au sol AFIN DE protester contre les projets d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes et de de destruction du parc Mercoeur, et contre le bétonnage
d’espaces de vie et de partage en général.
Alors que les opposant-e-s préparaient un pique-nique, chantaient des chansons ou des slogans ou diffusaient des tracts, les policiers ont procédé à des
arrestations particulièrement violentes, sous prétexte de contrôle d’identité : coups de matraque, strangulations, usage de lacrymogènes à bout portant, tazer,
insultes, menaces de coups et de viol, coups divers et torsions des membres, menottages trop serrés, etc.
Parmi la vingtaine emmenée au commissariat, plusieurs personnes sont
accusé-e-s de “rebellion” (c’est-à-dire d’avoir “résisté avec violence” lors de
leur arrestation) et passeront en procès (risque d’amende et de peine de
prison). Certain-e-s portent plainte contre la police pour coups et blessures.
Le C.S.I.A. tient à manifester son soutien sans réserve aux inculpés du
square Mercoeur comme il l’a apporté à certain-e-s victimes récentes de
la répression en région nantaise (jeune lycéen victime d’un tir au flash
Ball par exemple).

La relaxe est une évidence, les inculpes ont été pris
au hasard, arrêtés et seront jugés dans le seul but d’intimider les
opposants à l’aéroport et leurs soutiens.
Le simple fait d’être présent lors d’une action de solidarité expose
dorénavant à une répression policière et éventuellement judiciaire.               Nous affirmons le droit d’occuper collectivement l’espace public.
Vous êtes donc invité-e-s le jour de leur procès à
soutenir les inculpé-e-s en participant au
PIQUE-NIQUE, LE 3 MAI, A MIDI, AU SQUARE
MERCOEUR.
Le comité de soutien aux inculpé-e-s anti-aéroport
https://soutieninculpeesnddl.wordpress.com     contact : csia@riseup.net

Pour soutenir les inculpé-e-s dans le cadre de la lutte contre l’aéroport de NDDL, vous pouvez aller ici :

http://wp.me/p27Pgv-3Y

Le tract en PDF :

tract3mai-1

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[Solidarité face à la répression] Manif contre toutes les répressions le 5 mai à Nantes

Vu sur le jura libertaire, le 19/04/12 :

L’appel en PDF :

tract_5_mai.pdf_v2

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Tract de soutien aux inculpé-e-s du 1er décembre en vu de leur procès du 13 février à Nantes

N.B : le procès a été reporté au 16 mai 2012 au tribunal de Nantes. Plus d’infos bientôt sur la mobilisation qui entourera ce procès et sur le soutien aux inculpé-e-s du 1er décembre.

à diffuser autour de vous

Le 20 octobre en Loire-Atlantique, une cinquantaine d’opposant-e-s à l’aéroport de Notre-Dame –des-Landes manifestaient devant les locaux de Vinci à Couëron.

Après avoir distribué des tracts et tenté de discuter avec les employé-e-s, du fumier a été déversé sur le perron et des œufs  remplis de peinture lancés contre la façade.


Ils-elles voulaient dénoncer la destruction des terres agricoles et des habitations, au détriment de l’intérêt collectif, et  interpeller Vinci, principal bénéficiaire de ce projet insensé.
A le suite d’une plainte de Vinci, 7 personnes ont été arrêtées à Couëron et Chauvé (Loire-Atlantique).  


Alors qu’une simple convocation aurait suffi pour les interroger, ce sont plus de 15 véhicules de gendarmerie et de police qui débarquent sur les lieux, prêts à défoncer portes et fenêtres.

Au cours des interrogatoires, 2  jeunes femmes ont dû se déshabiller pour être photographiées en sous vêtements sous prétexte d’identification de tatouages. Sur les terres occupées par les opposant-e-s à l’aéroport de Notre-dame-des –Landes, 27 véhicules et un hélicoptère sont venus en force pour rechercher d’autres participants à l’action.


En fin de journée, 5 paysan-ne-s sont inculpé-e-s de « dégradations commises en réunion » et de « refus de prélèvements d’ADN ». La date du procès est fixée au 13 février 2012.

On constate qu’il y a une volonté de saper la mobilisation paysanne et d’intimider les militant-e-s qui se sont engagé-e-s dans cette lutte.


Cette rafle du 1er décembre n’est que la poursuite d’un acharnement policier contre les opposant-e-s à l’aéroport.  D’autres procès sont à venir : pour l’occupation du square Mercoeur à Nantes, le départ de la tracto-vélo et l’action contre la caravane du PS, etc.

La lutte contre l’aéroport n’est qu’un exemple, la répression frappe partout dans l’hexagone : les Conti à Clairoix, les anti-nucléaires à Valognes, les sans-papiers à Calais et à Paris, les faucheurs d’OGM à Colmar.
Alors que les multinationales ne cessent d’accumuler les profits, avec l’aide des politiciens qui imposent l’austérité et leur désastreuse politique d’aménagement du territoire ; la police et la justice intimident et cherchent à casser toute tentative de protestation, de refus  ou  de résistance.

Soutien aux inculpé-e-s anti-aéroport !


Soyons présent-e-s au procès du 13 février !


Le procès pouvant être reporté, tenez-vous au courant sur le blog : https://soutieninculpeesnddl.wordpress.com/


Le comité de soutien aux inculpé-e-s anti-aéroport
contact : csia@riseup.net

Le tract en PDF :

Tract comit- de soutien

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